Le vieillard et son chien Dans la chambre deserte et humide, un chien veillait en alerte sur son maître qui agonisait !dans un silence imposant le chien Epiait d'un air hagard son maître accablé de douleur ;haletant sans répit tout couvert de sueur !à tout moment un hoquet le secouait...ses joues étaient d'un blanc de craie qui tournait au gris vers les mâchoires !il tournait son regard vide plein de souffrance et d'inquiétude, de droite à gauche,comme s'il osait mais ne pouvait point !dans la chambre glaciale par les approches de l'orage, toute sombre dans un vide désolant, arrivait le son d'une radio voisine qui émettait une messe religieuse !le vieil homme appela son chien dans une confusion de mots qu'il murmurait en balbutiant !vite le chien tout docile, obéit en se recroquevillant au creux du lit !!!Le vieillard tout réjoui de ses mains pareilles à deux oiseaux morts caressait le chien adouci et bercé par une douceur ineffable !quelques minutes et les caresses cessèrent alors le chien secoua son maître comme pour l'inciter de continuer les câlins !le vieillard les yeux agrandis par la tristesse, par l'angoisse remplis de larmes murmurait dans des sanglots difficilement engloutis : je meurs !!!Mais la machine du corps s'était arrêtée et l'âme s'était envolée vers son seigneur dans le ciel ! « Je me demande si quand un homme souffre trop dans son âme ; n'invente pas une maladie pour s'enfuir de ce monde !ainsi le corps suit l'âme dans son délabrement !!! Il est maintenant plus près de la vérité qu'il ne le fut jamais peut-être !la mort a déjà commencé cette transformation du visage, cet ennoblissement des traits pour faire disparaître tout ce qui peut sembler inutile, tout ce qu'y mettait la vie quotidienne !il mourut yeux fermés, bouche bée !les mains jointes comme pour la prière ! Que pense t-il ?ou es-t-il ?dans quel monde ?le chien s'affaissa sur lui, lui léchant le visage, il semblait lui dire : ne t-en va pas tout seul !prends moi !